Cassissier Royal de Naples

Royal de Naples, la noblesse en bouteille

Son nom évoque un opéra ou une vieille dynastie oubliée, et pourtant, c’est bien dans les plantations de Bourgogne que Royal de Naples a fait sa renommée. Cette ancienne variété d’origine incertaine (probablement née en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle) était déjà cultivée en France vers 1840, tandis qu’en Italie, paradoxalement, personne n’en avait entendu parler. Mais peu importe son passeport : c’est dans les verres de crème de cassis que cette vieille gloire révèle tout son potentiel.

Royal de Naples pousse avec vigueur et forme un arbuste au port retombant, dû à ses branches souples qui ploient sous le poids des grappes. Un petit palissage ne sera pas de trop pour l’aider à garder contenance. Autostérile, il a besoin d’un bon compagnon pour fructifier — Blackdown ou Andega feront parfaitement l’affaire. Sa floraison tardive est un atout dans les zones exposées aux gels printaniers, mais attention : les fruits peuvent être sensibles aux coups de soleil au moment de la récolte.

Côté fruits, Royal de Naples joue la carte de la finesse. Pas de gros fruits ici, mais de petites baies fermes, aux arômes puissants et acidulés. La récolte a lieu mi-juillet, avec des grappes longues, homogènes et bien garnies. Sa productivité est modérée, mais ce n’est pas ce qu’on lui demande : c’est la richesse de son jus, très coloré et concentré en matière sèche, qui fait toute la différence. Il excelle en confitures… et surtout dans la crème de cassis. Associé à parts égales à Noir de Bourgogne, il donne une liqueur d’exception. Les amateurs ne jurent que par ce duo royal.

Royal de Naples, c’est l’aristocrate discret du jardin : un cassissier ancien, élégant et exigeant, mais incontournable pour les passionnés de liqueurs maison.

Ribes nigrum « Royal de Naples »